Prix de l’électricité : notre dossier complet

Le prix de l’électricité est une préoccupation grandissante pour la plupart des ménages. Cette terminologie recouvre en réalité bien des composantes : elle peut désigner aussi bien le prix de l’énergie sur les marchés de gros que le tarif réglementé de vente de l’électricité ou encore le prix du kilowattheure (kWh) affiché sur notre facture. Pour les consommateurs résidentiels, le tarif de l’électricité dépend de nombreux facteurs : offre souscrite, type d’énergie (verte ou standard), option tarifaire, etc. Choisir.com fait le point pour vous aider à y voir plus clair.

prix de l'électricité

Prix de l’électricité : comprendre les marchés de gros et de détail

Pour bien appréhender la notion de prix de l’électricité, il est indispensable de comprendre comment fonctionne le marché de l’électricité en France et, plus largement, en Europe.

Le marché de gros de l’électricité

Avant d’être proposée sur le marché de détail aux clients finaux (particuliers, collectivités et entreprises), l’électricité est d’abord négociée sur le marché de gros.

Ce marché assure l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité à l’échelle européenne. Il s’adresse à la fois aux :

  • producteurs (centrales électriques) : qui vendent leur production ;
  • fournisseurs : qui l’achètent à des fins de commercialisation auprès des clients finaux. Notez que lorsque le fournisseur est également producteur, l’énergie qu’il produit est directement livrée aux consommateurs sans être négociée sur le marché de gros.

L’énergie peut être négociée pour une livraison quasi-immédiate ou pour une livraison à beaucoup plus long terme. On parle de « marché spot » et de « marché à terme » :

  • sur l’Epex Spot (la bourse européenne de l’électricité créée en 2008) : les produits sont achetés au comptant pour être livrés le jour même, ou au plus tard, le lendemain. Ce marché est fortement impacté par la quantité d’énergie disponible à un instant T (qui varie selon des facteurs météorologiques et techniques). Il est donc extrêmement volatil ;
  • sur le marché à terme : les produits sont négociés dans le cadre d’un contrat entre acheteurs et producteurs. La date de fourniture est fixée à plus long terme, dans les jours, semaines, mois, voire même années à venir.

Sur le marché spot comme sur le marché à terme, le cours de l’électricité est exprimé en mégawattheures (MWh).

Le marché de détail de l’électricité

Une fois le fournisseur approvisionné en énergie, il peut la commercialiser auprès des particuliers et des professionnels : c’est que l’on appelle le marché de détail.

Le marché de détail désigne donc la fourniture d’électricité en France et regroupe l’ensemble des opérateurs œuvrant sur notre territoire :

  • le fournisseur historique EDF ;
  • les fournisseurs alternatifs ;
  • les entreprises locales de distribution (ELD).

Le prix de l’électricité dans le cadre du marché de détail, fait généralement référence au prix du kilowattheure (kWh) facturé par le fournisseur selon le contrat d’électricité souscrit. Nous verrons dans cet article qu’il ne s’agit pas du seul élément déterminant le montant de vos factures d’électricité.

La Commission de régulation de l’énergie et la surveillance du marché de l’électricité en France

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) est une autorité administrative indépendante créée le 14 mars 2000. Elle a pour rôle :

  • de s’assurer du bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz en France : elle veille donc à ce que le marché bénéficie aux consommateurs finaux, ainsi qu’à la bonne cohérence avec les objectifs de la politique énergétique du gouvernement ;
  • de proposer aux pouvoirs publics le montant des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) ;
  • la surveillance des marchés de gros de l’énergie : dont elle est en charge depuis 2006. À ce titre, la CRE publie donc de nombreux rapports détaillés.

À l’échelle européenne, c’est l’ACER (l’Agence européenne de coopération des régulateurs de l’énergie) qui joue ce rôle de contrôle et de surveillance des marchés.

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Quel est le prix de l’électricité en France et en Europe ?

Le prix de l’électricité varie selon les pays. Pour plusieurs raisons, vous ne payez pas le même prix que nos voisins européens.

Prix de l’électricité en France

Le prix de gros de l’électricité en France a longtemps été considéré comme bas au regard de celui observé dans les autres pays européen. Cela était notamment permis par le mix électrique de la France dominé par la production nucléaire. En effet, en 2021, l’électricité nucléaire représentait encore 69 % des 523 TWh produits au sein du parc de production français.

Toutefois, au premier semestre 2022, cette tendance s’est inversée du fait d’une baisse de disponibilité de notre parc nucléaire. Comme nous le verrons plus bas, cet état de fait spécifique à la France est venu s’ajouter à une situation déjà critique en matière d’approvisionnement à l’échelle européenne.

Sur le marché de gros français, le prix de l’électricité s’est envolé en 2021 :

Prix par mégawattheure 2021Évolution par rapport à 2020
Moyenne des prix « spot »
(prix Day-Ahead)
109,20 €+239 %
Moyenne des prix à terme annuels94,70 €+111 %
Le prix de l’électricité sur le marché de gros en France

Source : Commission de régulation de l’énergie, « Le fonctionnement des marchés de gros de l’électricité et du gaz naturel – Rapport 2021 »

Il faut savoir que le prix spot base moyen pour l’année 2020 était particulièrement bas (32,2 €/MWh, contre 39,45 €/MWh en 2019 et 50,20€/MWh en 2018). Cette baisse s’explique notamment par la diminution de la consommation d’énergie durant la crise sanitaire du Covid-19. Le prix des matières premières, étroitement lié à celui de l’électricité, a également fortement baissé sur cette période.

À la fin de l’année 2020, le contexte de reprise économique mondiale a entraîné une hausse globale du prix de ces matières premières, notamment du gaz. Ce dernier joue un rôle essentiel dans la production d’électricité en France, plus particulièrement en période hivernale. Une première période de tension a donc pu être observée sur les marchés.

Le prix de gros de l’électricité est également impacté par le marché des quotas de CO2, relatif à l’utilisation de combustibles (gaz ou charbon). Il a été mis en place en 2005 par l’Union européenne afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les producteurs d’énergie achètent ou reçoivent des quotas d’émission en CO2, qu’ils peuvent ensuite s’échanger sur des marchés. Plus la production d’électricité émet des GES, plus la centrale doit acheter des quotas. Lorsque le prix de ces derniers augmente, celui de l’électricité suit la même progression. En décembre 2021, la tonne de CO2 atteignait 80 €, un montant multiplié par 2,4 par rapport au prix observé en janvier 2021.

La crise énergétique actuelle est surtout liée à :

  • une crise d’approvisionnement : qui a débuté en févier 2022 avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Depuis, les prix du gaz ont atteint des niveaux historiques, entraînant également une hausse des prix de l’électricité sur le marché de gros ;
  • l’état du parc nucléaire français : dès la fin de l’année 2021, la découverte d’anomalies (phénomènes de corrosion) sur le parc nucléaire a nécessité l’arrêt momentané de plusieurs réacteurs. À la fin du mois d’août 2022, sur les 56 réacteurs d’EDF, 32 étaient à l’arrêt. Ils sont progressivement remis en service. En janvier 2023, 12 réacteurs étaient en maintenance ;

Dans ce contexte particulier, les prix de gros de l’électricité ont donc fortement augmenté. Comme nous le verrons plus bas, la France a dû importer davantage d’électricité afin de compenser l’arrêt de ses réacteurs nucléaires qui lui permettaient d’ordinaire de bénéficier d’une électricité a un prix relativement bas par rapport à ses voisins européens.

Dans son dernier rapport, la CRE analyse : « La forte hausse des prix à terme de l’électricité pour l’hiver 2022-2023 et l’année 2023, qui s’était accélérée en juin 2022, s’est poursuivie au cours de l’été, pour culminer sur un pic exceptionnel le 26 août (1er trimestre 2023 base à 1 840 €/MWh et année 2023 base à 1 115 €/MWh). Depuis, les prix se sont relativement stabilisés sur un plateau pendant les mois de septembre et octobre 2022, avec un prix autour de 1 000 €/MWh (pour le 1er trimestre 2023 base) et autour des 550 €/MWh (pour l’année 2023 base). Plus récemment, le prix du 1er trimestre 2023 a significativement baissé, passant de 1 028 €/MWh le 24 octobre 2022 à 624,5 €/MWh le 2 décembre 2022. »

Un bouclier tarifaire pour limiter la hausse des prix de l’électricité

Le Gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire à 4 % à l’automne 2021 afin de protéger le budget des ménages. Cette mesure exceptionnelle a été reconduite en février 2023, avec une augmentation moyenne du tarif réglementé limitée à 15 %. Ce bouclier tarifaire a permis de ne pas laisser la crise de l’énergie se répercuter pleinement sur le marché de détail. Les Français ont globalement payé leur électricité un peu moins cher que certains de leurs voisins européens.

Prix de l’électricité en Europe

Conformément à la réglementation européenne, l’organisme Eurostat publie chaque année les statistiques concernant le prix de l’électricité en Europe :

Zone géographiquePrix du kilowattheure TTC
Union européenne (27 pays)0,2525 €
Pays-Bas0,0451 €
Hongrie0,0948 €
Bulgarie0,1093 €
Malte0,1293 €
Lettonie0,1312 €
Croatie0,1354 €
Portugal0,1464 €
Lituanie0,1497 €
Autriche0,1668 €
Slovaquie0,1796 €
Finlande0,1945 €
Luxembourg0,2017 €
Estonie0,2056 €
France0,2086 €
Roumanie0,2199 €
Pologne0,2249 €
Grèce0,2305 €
Slovénie0,2362 €
Suède0,2525 €
Chypre0,2607 €
Irlande0,2741 €
Tchéquie0,3059 €
Espagne0,3071 €
Italie0,3115 €
Allemagne0,3279 €
Belgique0,3377 €
Danemark0,4559 €
Prix national de l’électricité dans l’Union européenne pour les consommateurs résidentiels (1er semestre 2022)
*pour les ménages de taille moyenne (consommation annuelle de 2 500 à 5 000 kWh)
Source : Eurostat

À la lecture de ce tableau, nous pouvons constater de grandes disparités sur le prix du kilowattheure au sein de l’Union européenne. Au Pays-Bas et dans certains pays d’Europe de l’Est, l’électricité est moins chère. En revanche, en Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Italie, République Tchèque et Irlande, les consommateurs ont payé leur kilowattheure d’électricité plus de 0,30 € TTC en moyenne.

Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans son rapport de surveillance publié en juin 2022, « alors qu’ils étaient traditionnellement parmi les plus compétitifs, les prix de gros de l’électricité en France sont aujourd’hui les plus élevés d’Europe. » Cette tendance se fait donc ressentir sur le marché de détail, malgré la mise en place du bouclier tarifaire. Cette évolution s’explique notamment par l’arrêt d’un certain nombre de réacteurs nucléaires. D’après Libération « En temps normal exportateur de grandes quantités d’électricité vers les pays voisins, l’Hexagone a eu cette année besoin d’importer près de 15 térawattheures pour pallier les fermetures de nombreuses centrales nucléaires. »

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Quelles sont les composantes de la facture d’électricité ?

Quelle que soit l’offre souscrite, une facture d’électricité est toujours composée de trois éléments :

  • l’abonnement ;
  • la consommation d’électricité ;
  • les taxes.

L’abonnement d’électricité

Il s’agit d’un tarif forfaitaire (fixe et identique chaque mois) déterminé par le fournisseur. Au sein d’une même offre, le montant de l’abonnement d’électricité diffère selon :

  • la puissance de compteur souscrite ;
  • le type d’abonnement : abonnement monophasé (le plus courant) ou abonnement triphasé (plutôt réservé aux gros consommateurs) ;
  • l’option tarifaire choisie (Base, Heures pleines / Heures creuses, etc.).

La consommation d’électricité

Sauf exception (logement vacant ou peu occupé), la consommation représente la part la plus importante de la facture. Son montant est variable et correspond au volume d’électricité consommé (exprimé en kWh) multiplié par le prix du kWh.

Le prix du kWh d’électricité est fixé par le fournisseur d’énergie. Il doit permettre de couvrir les différents postes de dépenses qui incombent à ce dernier :

  • les coûts de fourniture, composés :
    • des coûts d’approvisionnement (achat de l’électricité) ;
    • des coûts commerciaux (frais généraux, communication, salaires, etc.) ;
    • de la marge du fournisseur ;
  • les coûts d’acheminement sur le réseau électrique, également appelés Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE). Les barèmes du TURPE sont révisés tous les 4 ans. Depuis le 1er août 2021, le TURPE 6 a remplacé (à la hausse) le TURPE 5 en vigueur depuis 2017. Une révision est également prévue le 1er août chaque année, et calculée selon l’inflation.

Les taxes d’électricité

À l’abonnement et à la consommation d’électricité, s’ajoutent enfin différentes taxes et contributions déterminées par les pouvoirs publics :

  • la Contribution au service public d’électricité (CSPE) : qui s’applique sur le prix du kilowattheure. Elle est collectée par le fournisseur, puis reversée au budget de l’État afin de participer au financement de la transition énergétique et à l’installation de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables (EnR). La CSPE a intégré depuis le 1er janvier 2016 la Taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) qui était jusqu’alors l’une des composantes de la TCFE. Depuis le 1er janvier 2022, son taux plein s’élève à 25.82€/MWh. Afin de limiter la hausse des prix, le Gouvernement a choisi d’appliquer le taux minimal autorisé par Bruxelles, soit 1€/MWh pour l’année 2022 ;
  • la Taxe sur la consommation finale d’électricité (TCFE) : déterminée par les conseils municipaux, elle sert à alimenter le budget de la commune. Comme la CSPE, elle s’applique sur le prix du kilowattheure. Il faut noter que jusqu’au 1er janvier 2021, deux taxes locales sur la consommation finale d’électricité (TLCFE) cohabitaient :
  • la Contribution tarifaire d’acheminement (CTA) : elle s’applique sur la part fixe de l’abonnement d’électricité. Son montant est donc le même quel que soit le nombre de kWh consommés. Elle a pour rôle de contribuer au financement du régime spécial de retraite des anciens salariés du secteur de l’énergie ;
  • la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : qui s’applique à la fois sur le montant des consommations (CSPE et TCFE comprises) et sur la part fixe de l’abonnement (CTA comprise). Elle est collectée par le fournisseur d’énergie, puis directement reversée au budget de l’État pour participer au financement de tous les aspects de la dépense publique. Son taux est de :
    • 20 % sur la partie variable (consommations) ;
    • 5,5 % sur la partie fixe (abonnement).

Au total, les différentes taxes et contributions représentent 21 % du prix de l’électricité :

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Postes de coûts couverts par la facture au tarif réglementé de vente d’électricité pour un client résidentiel au 31 mars 2022
Source : Commission de régulation de l’énergie

Ces données sont celles fournies par la CRE en mars 2022. La part de la CSPE est donc exceptionnellement basse. Comme évoqué plus haut, elle a été diminuée temporairement à 1 €/MWh depuis le 1er janvier 2022 afin de contribuer au financement du bouclier tarifaire. Elle s’élevait auparavant à 25,8291 €/MWh.

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Les tarifs réglementés de vente et les offres à prix de marché

Le prix de l’électricité pour les sites résidentiels est fixé :

  • par les pouvoirs publics pour les tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité ;
  • par les fournisseurs eux-mêmes pour les offres d’électricité dites « à prix de marché ».

Quelles sont toutes les différences entre tarifs réglementés et offres de marché ? Voyons cela plus en détail.

Les tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE)

Le tarif réglementé de l’électricité est encadré par l’État. Quelle méthode de calcul permet de fixer ces prix ?

Qu’est-ce que le tarif réglementé de l’électricité ?

Au préalable, rappelons que le marché de l’électricité s’est ouvert à la concurrence en 2007, sous l’impulsion de la Commission européenne. Depuis cette date, le fournisseur historique EDF a perdu son monopole dans la fourniture d’électricité en France. De nouveaux acteurs dits « alternatifs » sont alors arrivés sur le marché.

Toutefois, les pouvoirs publics ont souhaité conserver un rôle dans la régulation des prix de l’énergie, en maintenant des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE). Leurs prix sont fixés et révisés chaque mois par l’État, après avis de la Commission de régulation de l’énergie. Seuls EDF et les entreprises locales de distribution (ELD), qui sont présentes sur 5 % du territoire, sont habilités à commercialiser un contrat au tarif réglementé.

Lors de la libéralisation du marché, il existait différents types de tarifs réglementés de vente :

  • le Tarif Vert : qui était destiné aux entreprises grandes consommatrices d’électricité (puissance de compteur d’au moins 250 kVA), et raccordées en haute tension (supérieure à 1 000 volts). Celui-ci a été supprimé le 1er janvier 2016, conformément à la réglementation européenne ;
  • le Tarif Jaune : qui s’adressait aux entreprises ayant une consommation d’électricité moyenne (puissance de compteur comprise entre 42 et 240 kVA), et raccordées en basse tension (220 ou 380 volts). À l’instar du Tarif Vert, il a été définitivement supprimé le 1er janvier 2016 ;
  • le Tarif Bleu : qui était initialement destiné aux particuliers, aux copropriétés ainsi qu’à certains professionnels (artisans, TPE, professions libérales) avec une puissance de compteur inférieure ou égale à 36 kVA. Cette offre existe toujours et reste disponible à la souscription. Toutefois, depuis le 1er janvier 2021, seules les entreprises employant moins de 10 personnes et présentant un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros peuvent bénéficier de ce type de contrat.

Selon la CRE, 21,5 millions de sites résidentiels étaient abonnés au Tarif Bleu au 30 juin 2022, soit près de 70 % des foyers.

Vers la suppression du tarif réglementé de l’électricité ?

Contrairement à certaines idées reçues, la disparition des tarifs réglementés de vente de l’électricité pour les particuliers n’est pas prévue pour le moment. Malgré les demandes de l’ANODE (association regroupant les principaux fournisseurs d’énergie alternatifs) en ce sens, le Conseil d’État a considéré dans sa décision du 18 mai 2018 que le maintien de tarifs régulés était justifié. Cette décision a notamment mis en avant le fait que l’électricité est un produit de première nécessité. Certains fournisseurs alternatifs considèrent, quant à eux, que les TRV représentent une entrave à la libre concurrence. La suppression des tarifs réglementés concerne uniquement les TRV du gaz, prévue pour le 1er juillet 2023.

Comment sont calculés les tarifs réglementés de l’électricité ?

Le tarif réglementé de l’électricité est déterminé par les pouvoirs publics, après consultation de la Commission de régulation de l’énergie. Après délibération, la CRE propose des prix au gouvernement. Ce dernier peut alors les approuver ou les contester. Le TRV doit être réévalué une à deux fois par an.

Cette compétence d’évaluation des prix du tarif réglementé a été confiée à la CRE dans le cadre de la loi NOME. Cette dernière précise aussi quelle est la méthodologie à suivre afin de déterminer les prix du TRVE. Il s’agit d’une méthode dite de « construction par empilement », qui prend en compte plusieurs composantes :

  • le coût d’approvisionnement à l’ARENH (l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) ;
  • le coût du complément d’approvisionnement au marché ;
  • le coût d’acheminement de l’électricité (TURPE) ;
  • les coûts de commercialisation de l’électricité ;
  • la rémunération de l’activité de fourniture.

Le Tarif Bleu : un rôle essentiel dans la mise en place du bouclier tarifaire

La décision de l’État de conserver des tarifs réglementés de vente de l’électricité lors de l’ouverture à la concurrence, permet aux pouvoirs publics d’intervenir dans la régulation du marché. Dans le contexte perdurant de flambée des prix de l’énergie, le tarif réglementé a permis de préserver le portefeuille des Français. En effet, le bouclier tarifaire de 4 % mis en place à l’automne 2021, et celui de 15 % en 2023, s’appliquent uniquement au TRVE.

La CLCV (Consommation logement cadre de vie) souligne que « la mise en place du bouclier tarifaire a induit une protection du consommateur supérieure à ce que l’on peut observer dans d’autres pays européens. Et notamment, du fait de la présence des tarifs réglementés de vente, cette protection a concerné une grande majorité des consommateurs français. »

Les offres d’électricité à prix de marché

Depuis 2007, les consommateurs ont le choix entre le tarif réglementé et de nombreuses offres à prix de marché. Ces dernières sont commercialisées par les fournisseurs alternatifs, mais également par EDF et certaines ELD. Il s’agit de contrats d’électricité dont les prix sont librement fixés par les opérateurs.

Avec la crise de l’énergie, le marché de l’électricité à destination des particuliers est en pleine mutation. Certains fournisseurs ont entièrement repensé leurs offres pour faire face à l’explosion des prix sur les marchés de gros. D’autres ont suspendu temporairement les souscriptions, afin de pouvoir alimenter leur clientèle actuelle en priorité. Certains ont aussi déposé le bilan. À ce jour, le Médiateur national de l’énergie recense une trentaine de fournisseurs d’électricité différents (hors ELD), commercialisant chacun une ou plusieurs offres d’électricité.

Les différents types de tarification

Électricité à prix indexé, électricité à prix fixe ou encore électricité à prix dynamique, il existe plusieurs types de tarification pour les offres à prix de marché :

  • les offres indexées sur le tarif réglementé de vente de l’électricité : qui suivent les évolutions du TRV et proposent généralement un prix du kilowattheure inférieur ou égal à celui-ci ;
  • les offres à prix bloqué : qui proposent un tarif du kilowattheure fixe pendant toute la durée du contrat (1, 2, 3 ou 4 ans). Elles présentent l’avantage de protéger le consommateur jusqu’à échéance du contrat contre les futures hausses des prix de l’électricité. Les clients ayant souscrit une telle offre avant l’envolée des prix sur les marchés de gros n’ont donc pas été impactés par la crise. En revanche, elles ne sont actuellement pas avantageuses dans le cas d’une nouvelle souscription ;
  • les offres indexées sur les marchés de gros : elles ont fait leur apparition avec la crise de l’énergie, nombre de fournisseurs ne parvenant plus à s’aligner sur le tarif réglementé de vente. Le prix du kilowattheure est révisé chaque mois en fonction de l’évolution du prix moyen constaté sur les marchés de gros (généralement le cours de l’Epex Spot). À l’heure actuelle, ces offres sont peu avantageuses pour les consommateurs ;
  • les offres « hybrides » : elles sont indexées à la fois sur le TRV et sur les marchés de gros. C’est le cas, par exemple, de l’offre « Flexy » de Mega Énergie (indexée à 50 % sur le TRV et à 50 % sur la cotation de référence Future Month EEX) ;
  • les offres à tarification dynamique (ou offres dynamiques) : apparues en France en 2019, elles sont disponibles uniquement pour les clients équipés d’un compteur communicant Linky. Avec ce type d’abonnement, le prix du kilowattheure évolue en fonction des prix de gros. Le fournisseur alerte donc son abonné lors d’une variation significative de prix. L’article L332-7 du Code de l’Énergie prévoit que « tout fournisseur d’électricité assurant l’approvisionnement de plus de 200 000 sites est tenu de proposer […] une offre de fourniture d’électricité à tarification dynamique reflétant les variations de prix à des intervalles équivalant au moins à la fréquence du règlement du marché. ». Toutefois, aucun fournisseur ne propose actuellement ce type d’offre d’électricité.

Électricité standard et électricité verte

Vous pouvez également choisir un contrat d’électricité verte. Ce type d’abonnement permet à chacun de soutenir la production d’énergie renouvelable (hydraulique, solaire, éolienne ou de biomasse). Ces offres sont de plus en plus nombreuses sur le marché. En effet, les fournisseurs ont bien compris l’intérêt croissant des consommateurs pour une énergie plus respectueuse de l’environnement. Aujourd’hui, rares sont ceux qui proposent uniquement de l’électricité standard (d’origine fossile ou nucléaire).

Le prix de l’énergie est-il toujours plus élevé dans le cadre d’un contrat d’électricité verte ? Pas tout à fait :

  • lorsqu’un fournisseur commercialise à la fois de l’électricité verte et standard, le prix du kilowattheure est logiquement plus élevé dans l’offre verte ;
  • en revanche, certains contrats d’électricité verte sont particulièrement avantageux, et il est tout à fait possible de payer le kilowattheure à un prix compétitif. Le fournisseur d’électricité verte Plüm Énergie, par exemple, propose actuellement un tarif équivalent à celui du tarif réglementé de vente avec son offre « Éco-conso ».

Options tarifaires et formules adaptées aux usages : les variables qui influent sur le prix de l’électricité

Les particuliers qui n’ont pas une consommation d’électricité régulière et lissée tout au long de la journée ou de la semaine peuvent opter pour un contrat adapté à leurs usages. Vous pouvez, par exemple, choisir un abonnement en heures creuses ou une offre « week-end ». Ce type de contrat permet de payer son électricité moins cher en dehors des pics de consommation sur le réseau. Et les possibilités sont nombreuses ! Voyons cela plus en détails.

Les options tarifaires

Toutes les offres d’électricité « classiques », notamment le Tarif Bleu d’EDF (tarif réglementé), sont proposées avec les options tarifaires suivantes :

  • l’option Base (également appelée « tarif base ») : avec laquelle le prix du kWh reste le même à tout moment de la journée et de la semaine ;
  • l’option Heures pleines / Heures creuses (HP/HC) : qui propose une tarification double. Pendant les heures pleines (16 heures par jour), le prix du kilowattheure est plus élevé qu’en option « base ». En revanche, il est nettement plus avantageux pendant les heures creuses (8 heures par jour).

Avec le contrat aux tarifs réglementés de vente (Tarif Bleu), EDF propose également deux options tarifaires supplémentaires :

  • l’option Tempo : qui a pour vocation d’inciter les consommateurs à réduire drastiquement leurs dépenses en électricité pendant les grands pics de consommation nationaux. Cela permet de réguler le réseau électrique afin d’éviter les risques de coupure. 6 tarifs du kilowattheure distincts sont disponibles, en fonction de l’heure de la journée (principe heures pleines/heures creuses), mais aussi du jour de l’année :
    • pendant les « jours bleus » (300 jours par an) : le kilowattheure est facturé à bas prix,
    • pendant les « jours blancs » (43 jours par an) : le prix de l’électricité est plus élevé,
    • pendant les « jours rouges » (22 jours par an) : le prix du kilowattheure est extrêmement élevé. Face aux risques de coupures d’électricité de l’hiver 2022/2023, le Gouvernement a plus particulièrement promu cette option tarifaire. L’option Tempo est-elle vraiment rentable ? Selon les pouvoirs publics, un foyer qui dépense 1 500 € par an (en moyenne) en « Base », peut économiser jusqu’à 450 € en passant à l’option Tempo. Dans ce cas, il est indispensable de s’autoréguler au quotidien (heures pleines), et surtout, pendant les 65 jours par an où l’électricité est plus chère ;
  • l’option EJP (pour « Effacement jour de pointe ») : qui concerne encore près de 300 000 foyers français, bien qu’elle ne soit plus proposée à la souscription depuis 1998. Le prix du kilowattheure diffère ici en fonction du jour de l’année :
    • 343 jours par an : le kWh est à bas prix,
    • 22 jours par an, entre le 1er novembre et le 31 mars (jours EJP) : le prix de l’électricité est multiplié par deux pendant les heures de pointe mobiles (de 7 h du matin à 1 h du matin le lendemain). D’après nos estimations, pour que l’option EJP soit rentable, le foyer doit effectuer au moins 96 % de sa consommation hors jours EJP.

Option Heures pleines / Heures creuses : un choix vraiment intéressant ?

Comment savoir si l’option Heures pleines / Heures creuses est rentable ? Passer en HP-HC est intéressant pour de plus en plus de ménages. Avec l’augmentation du tarif réglementé de l’électricité, l’écart se creuse davantage entre le prix du kWh en heures creuses et celui en heures pleines. Auparavant, il était nécessaire de déplacer au moins 50 % de ses consommations en heures creuses afin que ce type de contrat soit économique. Aujourd’hui, le Médiateur national de l’énergie estime qu’à partir de 30 % des dépenses en électricité déplacée en heures creuses, l’option tarifaire peut être rentabilisée. Avec ce type d’option, veillez à ce que vos appareils les plus énergivores soient bien configurés pour se mettre en marche au moment où l’électricité est moins chère. Vous pourriez notamment rencontrer des problèmes d’impulsion des heures creuses.

Les formules tarifaires adaptées aux différents usages

L’électricité la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. Parce que chaque foyer a des besoins différents, de nombreux fournisseurs ont choisi de commercialiser des offres spécifiques pour répondre à leurs usages.

Ces offres ne sont pas « classiques », au sens qu’elles ne proposent pas un tarif du kilowattheure unique (option Base) ou double (selon les heures pleines et les heures creuses).

Vous pouvez retrouver parmi celles-ci :

  • les offres spéciales « week-end » : avec lesquelles l’électricité est facturée moins cher le samedi et le dimanche. C’est notamment le cas de l’offre « Zen Week-end» d’EDF ou de « Soir et Week-end » d’OHM Énergie, par exemple ;
  • les offres dédiées aux petits consommateurs : comme « Petite Conso » d’OHM Énergie ;
  • les offres dédiées aux propriétaires de véhicules électriques : par exemple, « Vert Électrique Auto » commercialisée par le fournisseur historique EDF ;
  • les offres adaptées aux résidences secondaires : comme « Beaux Jours » d’OHM Énergie.

Les offres duo : une économie pas toujours au rendez-vous

Certains fournisseurs bi-énergie invitent leurs clients à souscrire une offre duo électricité et gaz. Si ce choix présente des avantages certains (un contrat, une facture et un interlocuteur uniques), les offres duo ne sont pas nécessairement avantageuses en termes financiers :

  • peu de fournisseurs « récompensent » leurs clients pour leur avoir fait confiance à la fois pour leur contrat électricité et leur contrat gaz : dans la plupart des cas, il n’y a pas de bonus pour le consommateur. Quand celui-ci existe, il est relativement limité (généralement, une réduction de 5 % à 10 % sur l’abonnement gaz) ;
  • un fournisseur peut présenter des tarifs compétitifs pour l’électricité, moins pour le gaz (ou inversement) : cela dépend notamment de la façon dont il se fournit en énergie, s’il est également producteur, etc.

Un consommateur averti aura donc tout intérêt à choisir ses différents contrats d’énergie de façon indépendante.

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Prix de l’électricité : comment bien choisir son contrat ?

Pour ne pas se tromper et limiter ses dépenses énergétiques, il est impératif de comparer les offres ! Cela est d’autant plus vrai en cette période inédite de crise de l’énergie, car les opérateurs font évoluer constamment leurs formules et tarifs. Ainsi, un fournisseur d’électricité autrefois compétitif peut proposer aujourd’hui des prix très élevés. C’est le cas, par exemple, de Mega Énergie qui n’a eu d’autres choix que de faire évoluer son offre d’électricité, auparavant indexée sur le TRV, vers une offre indexée à 50 % sur les marchés de gros (sur lesquels les prix s’envolent actuellement).

Faut-il opter pour une offre d’électricité en achat groupé ?

Face à ce constat, l’achat groupé d’énergie peut sembler pertinent. Le principe est simple : des consommateurs se regroupent afin de souscrire ensemble la même offre d’électricité auprès du fournisseur qui aura remporté l’appel d’offres (celui qui propose les prix les plus compétitifs). Ce type d’opération est organisé et géré par un intermédiaire (association de consommateurs, collectivité locale, courtier, etc.).

Attention, il est rare que tous les fournisseurs répondent à un appel d’offres d’achat groupé d’énergie. Par conséquent, le meilleur prix proposé dans ce type d’opération peut tout à fait être plus élevé que celui proposé par les fournisseurs non participants dans leurs offres habituelles.

Comparer pour dénicher les prix de l’électricité les plus attractifs

À l’heure actuelle, plusieurs dizaines d’offres d’électricité sont commercialisées auprès des particuliers. Il n’est donc pas facile de s’y retrouver !

Pour vous aider à y voir plus clair et vous accompagner dans la recherche de votre nouveau contrat d’électricité, Choisir.com, expert de l’énergie et entité 100 % indépendante, met à votre disposition un comparateur d’énergie en ligne : en quelques clics, vous accédez aux meilleurs prix du marché. Une question ? Nos conseillers sont à votre écoute par téléphone au 09 74 59 19 97 et s’occupent pour vous des démarches de souscription de votre nouvelle offre. Ce service est gratuit et sans engagement.

Le chèque énergie : une aide pour faire face à la hausse des prix de l’électricité

Dès 2005, les pouvoirs publics ont souhaité aider les foyers les plus modestes à payer leurs consommations d’énergie, en mettant en place un Tarif de première nécessité de l’électricité (TPN). Il consistait notamment en une remise annuelle sur le montant de la facture d’électricité. Jugé trop complexe par la CRE, ce dispositif a été remplacé le 1er janvier 2018 par le chèque énergie, dont environ 6 millions de foyers bénéficient. Son montant, variable selon la composition et le revenu fiscal de référence du ménage, est compris entre 48 € et 277 €. Le chèque énergie est attribué automatiquement aux foyers éligibles. Valable un an, il peut être utilisé pour payer sa facture d’électricité et/ou de gaz auprès de n’importe quel fournisseur. Vous pouvez également financer une partie des travaux de rénovation énergétique de votre logement grâce à cette aide.

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